Le camp de Prestataires Internés de Meslay-du-Maine
Il y a quelques années, mon père Jean Dubuc disparaissait. Et nous découvrions alors qu'il nous avait laissé, à mes sœurs et à moi même, 16 volumes dactylographiés de plus de 100 pages chacun, relatant l'histoire de toute la famille.
L'un de ces écrits est entièrement consacré à un épisode marquant de la vie de mon grand-père Albert Mary Dubuc, au moment de la déclaration de guerre avec l'Allemagne, où il fut le dernier commandant du camp d'internement de prestataires étrangers de Meslay-du-Maine.
Le film tourné à Meslay-du-Maine
Mon grand-père Albert Mary Dubuc tourna de septembre 1939 au mois d'aout 1940 un film amateur montrant la vie du village ainsi que le quotidien des prestataires étrangers internés dans chacun des deux camps de Meslay-du-Maine, les Rochères et la Poterie.
A des fins de transmission, ce film a été déposé par mon père, Jean Dubuc, en 2007 au Pôle Image Haute-Normandie à Rouen, devenu en 2018 Normandie Images qui en assure dès lors la sauvegarde et la valorisation.
La caméra Pathé Rural 17,5mm utilisée pour les prises de vues du film
La caméra Pathé Rural 17,5mm(1935)
Ce film a été tourné avec une caméra au format 17,5mm, format choisi à l'époque par les français, en opposition au format 16mm utilisé par les américains (Kodak) et surtout par les allemands (Agfa) !
Le matériel de prise de vues et de projection était destiné à une utilisation à l'école, en milieu rural.
Ce fut la première caméra utilisant de la pellicule en cassette, facilitant ainsi les opérations de chargement / déchargement du film !
Malgré une assez large diffusion en France, ce format fut définitivement abandonné en 1941, pendant l'occupation, sur injonction des Allemands.
En effet, à cette date, les forces d'occupation interdirent l'usage du 17,5 mm. Tous les projecteurs existants furent alors transformés pour diffuser des films en 16 mm, format des actualités allemandes de l'époque.
En Angleterre, ce format a perduré jusqu'à la fin de la guerre.
L'appareil photographique de type "folding" Zeiss Ikon IKONTA au format 4,5 x 6
Voici l'appareil photographique de la marque "Zeiss" (folding au format 4,5 x 6) récupéré par mon grand-père au moment de l'évacuation du camp de la Poterie, en aout 1940.
Cet appareil photographique, datant du début des années 30, avait été abandonné par un prestataire interné autrichien au moment de l'évacuation précipitée du camp devant l'avancée rapide des troupes allemandes en aout 1940.
Mon grand-père l'a récupéré à ce moment là et l'a longtemps utilisé pour ensuite le céder à mon père, qui l'a à son tour utilisé de longues années.
Autoportrait de Hans Hartung (ancien interné du camp de Meslay-du-Maine) à l'Ikonta 4,5x6.
« J'ai la manie de tout photographier », confie l’artiste au milieu des années 1970. Muni d’un appareil Leica et d’un Minox, Hartung a notamment pour habitude de photographier quotidiennement les personnes de son entourage et celles qu’il rencontre. Il en résulte une abondante production de portraits, parmi lesquels ceux de Georges Pompidou, Mark Rothko, Marcel Breuer, Alexander Calder, Zao Wou-Ki, Henry Geldzahler, Hans Richter, etc. Les œuvres ainsi réalisées agissent, selon ses propres termes, comme une « seconde mémoire » : « fixé sur la pellicule, affirme-t-il, le souvenir reprend toute sa force, toute son acuité, réveille les circonstances. » (c) Wikipedia
L'Ikonta 'était un appareil extrêmement pratique, car très compact et léger pour l'époque. On pouvait donc prendre des clichés très discrètement.
Au décès de mon grand-père, j'ai hérité de la caméra et mon père m'a donné son vieil appareil "Zeiss" Ikonta.
Je conserve précieusement ces deux "reliques", témoins de ce passé.
NB : Pour un meilleur confort de lecture, une résolution d'écran de 1024 x 768 minimum est souhaitable.